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mercredi 24 décembre 2014

Telle était ma mère

Telle était ma mère - Cheikh Omar Palanpuri

Durant notre enfance, nous voyions notre mère prier, implorer vigoureusement la grâce d'Allah. A cette époque, notre mère nous enseignait le sens et l'exégèse de la sourate al Kahf ( La Caverne ), ce qui a marqué à jamais nos esprits. Je me souviens d'elle nous détaillant l'histoire de ce tyran cité dans la sourate Al Bourouj qui avait ordonné que les croyants soient jetés au fond d'un fossé de feu .

L'un des moyens de réformer ses enfants :

Quand elle rentrait du marché , elle nous laissait partager entre nous les
courses et observait lesquels étaient avides et lesquels avaient bon cœur et par la suite, nous instruisait en conséquence.
Ma mère souhaitait que j’étudie la religion ,tandis que les autres auraient préféré que je m'engage dans des études profanes afin de garantir un avenir plus sûr. Toutefois ma mère défendit fermement sa position et m'affirma que si j’obtenais la véritable connaissance de la religion, le monde viendrait à mes pieds .Je me demandais alors naïvement comment cela serait-il possible.

D
es exemples des Prophètes précédents ( la paix soit sur eux )pour nous familiariser avec les façons religieuses en citant :

Pour me familiariser avec les convenances de l'Islam , elle me demandait de lire l'histoire des prophètes Moïse ( Moussa ), Joseph ( Yousouf ) etc.

Un jour alors que je lisais avec elle me servant d'une lampe à huile pour m'éclairer, les bougies coûtant alors cher, ma mère me dit :


«Quand le lien est maintenu entre Allah et Son serviteur , Allah accorde à son serviteur ce qu'il implore de Lui. Puis,elle s'exclama avec beaucoup d'affection [par ces termes]

«Mon fils , aujourd'hui je t'écoute dans cette pièce sombre , puisse Allah glorifié et exalté faire que les masses se pressent pour t'écouter un jour ».

A cette période, mon professeur qui devait se rendre dans sa ville natale dans l’état de l'Uttar Pradesh demanda à ma mère de m'envoyer avec lui là où je pourrais continuer mes études afin d'assurer mon admission dans l'institution religieuse la plus connue en Inde.

Ma mère accepta de m'envoyer aussitôt mais au moins cinquante roupies était nécessaires pour les frais de route et d'autres dépenses. Elle qui n'avait pas les moyens décida cependant d'emprunter de l'argent et assura mon départ . En six mois , j'obtins le niveau requis pour l'admission (à l'université). Je m'inscrit alors et y commençai mes études.

Je plongeai dans la lecture et fus peu soucieux de ma santé, non sans conséquence puisque j' attrapai une maladie mortelle, la tuberculose. J'ai également eu des problèmes aux yeux. Ma mère exigea mon retour à Bombay ( aujourd'hui Mumbai ) et fondu en larmes lorsqu'elle me vu (dans cet état).

Les médecins que j'avais consultés et qui me diagnostiquèrent conclurent que la maladie en était à sa troisième phase et que les chances de survie demeuraient faibles. Ils prescrivirent les médicaments(sans grange conviction) )et considéraient mon cas comme désespéré. Cependant, je fis une autre volonté. Je dis à ma mère que si, après tout je devais mourir, pourquoi ne serait-ce pas au service d'Allah, ce qui la bouleversa davantage. Je repris mes études à Bombay et sortis 4 mois dans la voie d'Allah pour le Tabligh.

Entre temps, je me mariai et eus des enfants . Ma mère avait repris son habitude de s'asseoir avec moi pour écouter le Coran. Lorsque l'enfer était mentionné, elle pleurait, tandis que l’évocation du Paradis l'exaltait. Parfois, j'omettais volontairement de réciter les passages faisant mention de l'enfer, mais elle le remarquait et me demandait de lire (sans rien altérer).

La dernière année de mes études fut extrêmement pénible, ma mère, devenu aveugle, ayant perdu ses dents et ne supportant plus son propre poids, m'envoya malgré tout à plus de 2000 kilomètres compléter mon cursus .

Son état ​​se détériora peu de temps après mon arrivée à la madrassa , mais je ne savais pas . Tous les proches parents s’inquiétèrent de l'ampleur de la maladie. Ils se réunirent, y compris mes sœurs et décidèrent de me prévenir par télégraphe, mais elle leur interdit en objectant:

«Si je meurs et qu' Allah me demande :
'Qu'est-ce que vous avez apporté( en œuvres) ? Je voudrai pouvoir dire :
-Seigneur,mes mains sont vides, toutefois j'ai laissé mon fils à Votre service. Mon fils servira la cause de mon pardon. '»

Puis, elle fut prise de somnolence. Mes sœurs et les autres, comme je l'appris par la suite, lui firent la toilette et l’habillèrent. Quand ils l’allongèrent sur son lit, elle dit alors sentir de douces odeurs s'insinuer dans ​​son nez, bien que son système
olfactif n’était absolument pas fonctionnel.

C'est alors qu'elle s'exclama :
« asSalamou 'alaykoum wa rahmatoulLah wa barakatouh »,puis elle eu un éclat de rire et tomba inconsciente.

Une fois réveillée, les femmes autour d'elle l’interrogèrent sur son éclat de rire et qui elle saluait.  Elle leur dit qu'elle avait vu son fils (Omar Planpouri ) au milieu de deux anges et se réjouit de voir son fils.

Imaginez, elle avait perdu la vue et ne pouvait pas voir les gens assis à ses côtés, mais pouvait voir son fils qui se trouvait à une distance de plus de 2000 kilomètres. Plus tard, elle décéda puis j'en fus informé, mais je ne pus me déplacer pour l'occasion car javais encore un semestre à compléter. J’ai prié pour que son âme puisse reposer en paix et je ne suis rentré chez moi qu'après avoir terminé mon année d’étude.


Ses prières , l'éducation de ses enfants, ses efforts, ses sacrifices et ... la prédiction que son fils , Omar Palanpuri ( qu'Allah lui accorde Sa miséricorde ) serait un jour écouté par des centaines de milliers de personnes est devenu réalité , encore et encore , le résultat de ses sacrifices était telle que le monde musulman connu (grâce à elle) l'un de ses plus grands savants, connu comme étant le l'orateur de l'effort du Tabligh , qui non seulement à prononcer des discours devant des multitudes , mais s'est même exprimé dans les rassemblements réunissant la crème de la crème du Hijaz parmi les savants.